Tendre brise du matin sur mon visage ensoleillée
Je te suivais roue contre roue toi mon guide, mon berger
La nationale bruissant du grondement des moteurs
Puis la route des champs, le silence du vent, un tracteur
Une côte serpentant entre les tournesols
Mollets tendus, souffles accordés jusqu'au col
Où nous laissons glisser nos roues, mains sur les freins
Volant au dessus des champs dans l’air doux du matin
Dans ma tête, des rêves d’été, de chaleur et de cigales
Un road-movie en famille sur les routes du Portugal
Un sentier de montagnes, une prairie verte à l’infini
Une plage aux eaux bleues et nos corps alanguis…
La descente délassante où vibraient nos deux- roues
Et nos cœurs unis dans un plaisir si doux
Aurait duré encore, et quand sa courbe se serait inversée
Nous serions arrivés dans une autre vallée
Mais dans le silence illuminé une route a croisé la notre
Un bolide de fer impatient et pressé, a sans équivoque
Brûlé la priorité à deux cyclistes innocents
Semant la terreur, faisant couler leur sang.
C’est toi mon amour, propulsé sous mon regard horrifié
Boulet de chair retombant comme une pierre
C’est moi ensuite cognant l’asphalte meurtrier
Nos deux corps gisants, séparés comme dans une guerre
Le soleil a perdu sa chaleur le ciel est devenu noir
Tremblante et hurlant je t'appelle sans te voir
Rassurée par ta voix je m'agrippe à une main amie :
Sur ce champ de bataille, nous sommes tous les deux en vie !
Cathy 02/07/2011