J'avais aimé "No et moi" qui vient d''être adapté au cinéma, j'avais été bouleversée par "les heures souterraines" qui traitait de harcellement moral dans une entreprise du secteur terciaire, avec une autre histoire en parallèle ainsi qu'une description de cette vie souteraine qui fait partie du quotidien de tous les Parisiens.
Mais cette fois, c'est de son roman "Les jolis garçons" dont je souhaite parler, je viens de le finir, je l'ai lu deux fois de suite, comme pour m'en impreigner, pour mieux sentir le sens derrière les mots, pour en savourer toutes la finesse et la précision du style. Ce roman parle de l'amour d'une femme pour les hommes, amour-illusion dont les scènes se rejouent à l'infini, amour qui ne dure pas...
J'ai juste envie de citer trois des passages que j'ai préférés.( les numéros de page sont ceux de l'édition livre de poche.)
- P63. Je suis déscendu jusqu'au métro, les jambes molles, le ventre ouvert. Dans la rue, les gens me regardaient, c'est étrange comme on attire les regards quand on a beaucoup baisé. je suis monté dans une rame de métro de la ligne 4, je me suis assise. Ethan castor était au plus profond de moi, indissoluble."
- p116 ; "pour une raison que j'ignorais, j'avais séduit Milan Mikaev. Il était possible qu'il me plaise, ou pas du tout. L'hypothèse semblait plausible, sans s'imposer.'...."Je n'était ni dans l'attente, ni dans le désir, j'étais dans" l'avant"quand rien n'était encore joué. J'aime ce moment où les mots sont rares, qui ont été prononcés, ou les visages de l'autre échappe à la mémoire, où tout semble possible, et peut être rien du tout"
- p133 ; "combien de fois dois je rejouer la fable pour être capable de s'en défaire ? sommes nous condannés à reproduire inlassablement la même illusion, le même désenchantement ?Tandis que Milan me regardait, je cherchais les segments invisibles qui relient les hommes, je cherchais par delà les différences l'atome semblable, le dénominateur commun. J'aimais les jolis garçons, cela n'avait rien à voir avec leur visage, ni avec leur corps.Je tendais la main vers leur image."