Vent de panique pour l'audiovisuel public suisse. Une initiative populaire, «No Billag», appelle à supprimer la redevance audiovisuelle universelle. Les électeurs suisses sont appelés à approuver ou rejeter cette initiative le 4 mars prochain, sur fond d'inquiétude pour la survie de la SSR, la radio-télévision publique suisse. A l'origine de ce projet : une poignée de jeunes hommes libéraux-conservateurs, opposés à toute intervention de l'Etat.
S'approche-t-on de la fin de l'audiovisuel public en Suisse ? La question inquiète de plus en plus ses responsables, alors que la conférence des gouvernements de Suisse occidentale (qui regroupe 7 cantons, principalement de la Suisse romande) vient de "condamne[r] et rejete[r] l'initiative «No Billag»",visant à supprimer la redevance audiovisuelle. Cette initiative va être soumise à une votation (référendum suisse) le 4 mars prochain. Dans le cas où elle gagnerait, elle serait alors transformée en loi.
"No Billag", kézako ? Il s'agit d'une initiative populaire, lancée en juin 2014, qui emprunte son nom à Billag, l'organisme qui perçoit la redevance audiovisuelle suisse universelle (payée par tous les ménages sans exception). Et comme son nom l'indique, l'initiative milite pour la suppression pure et simple de cette redevance, qui rapporté 1,3 milliard de francs suisses en 2016. Concrètement, la SSR (société suisse de radiodiffusion et télévision, 17 radios et six télés) ne pourrait plus être financée par une taxe perçue par l’État fédéral, et l’État devrait régulièrement "met[tre] aux enchères des concessions de radio et de télévision".