Collectif
Les scientifiques alertent de façon réitérée sur la gravité de la crise qui frappe le vivant dans toute sa diversité, à tel point que cet effondrement ne serait rien de moins que la sixième grande crise d’extinction qu’aurait connue notre planète. Cette dernière est inédite, d’une part, au regard de la vitesse à laquelle les espèces disparaissent et, d’autre part, en raison de la responsabilité d’une seule espèce, l’Homme, dans ce processus d’érosion. Ce phénomène ne se réduit pas uniquement aux espèces évoluant en pleine savane africaine ou au cœur de l’Amazonie mais impacte également des milliers d’espèces européennes. Inévitablement, la France est concernée et même les espèces qui peuplent depuis toujours l’imaginaire de l’homme, tel que l’ours des Pyrénées, sont en risque de s’éteindre définitivement.
En effet, la survie du plantigrade dans les Pyrénées occidentales ne tient plus qu’à un fil, ou plus précisément qu’à la vie de deux mâles. Cette situation, d’une extrême fragilité, implique nécessairement à très court terme la réintroduction d’ourses, selon un rapport du Muséum National d’Histoire Naturelle. Cette initiative est absolument vitale pour ne pas réduire à néant plusieurs décennies d’efforts en faveur de la biodiversité et de la cohabitation entre l’ours et le pastoralisme.
En outre, la présence de l’ours est étroitement liée à l’identité profonde des Pyrénées et à la conservation d’un patrimoine culturel qui vit au travers de nombreux mythes, légendes, dictons, blasons ou carnavals.
Ce précieux et riche univers culturel et naturel est un véritable atout pour le développement d’un tourisme durable dont certaines collectivités locales, comme la communauté de communes de la vallée d’Aspe, se saisissent pour créer de l’emploi local et préparer l’avenir. Au sein de cette même vallée, une majorité de citoyens, de bergers de la zone à ours, d’élus et d’acteurs économiques sont aujourd’hui favorables au...